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Amazon crée sa propre flotte d’avions

oct 13 2015

Les 6 et 7 août à Seattle, le géant du commerce électronique a annoncé vouloir optimiser à la fois son service et réduire ses coûts. Pour les groupes leaders de la messagerie, comme FedEx ou UPS, pour lesquels le groupe de Seattle est un client de choix, c’est un coup dur.

Le Boeing 767 Amazon « Prime Air » dans un hangar de la compagnie à Seattle.
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Le Boeing 767 Amazon « Prime Air » dans un hangar de la compagnie à Seattle. / Ted S. Warren/AP

On connaissait Air Force One, l’avion du président des États-Unis. Voici désormais « Amazon One » qui a été présenté lors du Seafair Air Show, les 6 et 7 août à Seattle, la ville américaine de l’État de Washington où est implanté le siège social du géant du commerce électronique.

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Ce Boeing 767-300 arbore une robe couleur bleue et le nom de la future flotte que veut construire la multinationale : « Prime Air », terme choisi en référence au service de fidélité « Prime » que l’entreprise de Jeff Bezos propose à ses clients pour des livraisons plus rapides, en 24 ou 48 heures…

Parler de flotte n’est pas exagéré. Ce sont 40 avions-cargos qu’Amazon veut dédier à l’horizon 2018 à l’expédition des produits vendus sur son site entre les centres logistiques (entrepôts, centres de livraisons, etc.) dont le géant de la distribution a quadrillé les États-Unis.

Des appareils loués

« Créer un réseau de transport aérien nous permet de développer nos capacités pour assurer des délais de livraisons plus rapides pour nos membres Prime dans les années à venir », a confirmé Dave Clark, responsable d’Amazon pour les opérations mondiales.

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Ces avions ne seront pas la propriété d’Amazon, mais de deux groupes spécialisés dans le leasing (location avec option d’achat), Atlas Air Worldwide Holdings et Air Transport Services Group.

Le groupe n’est pas seul à procéder ainsi : plus de 40 % des appareils exploités dans le monde par les compagnies aériennes sont loués à de telles sociétés. Mais Amazon va plus loin en ayant prévu aussi une option d’achat d’une partie du capital de ces loueurs.

Optimiser la qualité de service et baisser les coûts de transport

Pour le distributeur, une flotte aérienne permettra bien entendu d’optimiser sa qualité de service, en palliant notamment les éventuels engorgements des entreprises de messagerie, notamment dans les périodes où le nombre de commandes explose, comme durant les fêtes de fin d’année.

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Mais cela lui permettra aussi de baisser fortement ses coûts de transport. L’an dernier, Amazon aurait consacré près de 10,5 milliards d’euros pour ses livraisons.

La montée en puissance d’Amazon dans le fret aérien n’est pas une excellente nouvelle pour des leaders de la messagerie comme FedEx ou UPS pour lesquels le groupe de Seattle est un client de choix.

« Empêcher un intermédiaire de s’interposer entre Amazon et ses clients »

Les conséquences devraient être limitées à court terme, mais « c’est une décision qui va être progressivement négative pour FedEx et UPS car cela va probablement priver chacun de ces réseaux de volumes de livraisons et d’activités de fret express parmi les plus rentables », écrivait John Barnes, analyste chez RBC Capital Markets, dans une note à ses clients en mars dernier, rapportée par l’agence Reuters.

Olivier Dauvers, spécialiste de la distribution et du commerce, estime que cette stratégie d’Amazon va encore plus loin et constitue un pas de plus vers la maîtrise totale de la chaîne logistique.

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« Pour l’entreprise de Jeff Bezos, le dernier maillon de cette chaîne, c’est-à-dire celui qui a la main sur le client final, a aussi le pouvoir commercial, dit-il. Les grands acteurs de la messagerie comme FedEx ou UPS se verraient bien agréger un jour les offres de commerçants électroniques sur leurs sites. » Et d’ajouter : « Amazon le sait et veut à tout prix empêcher un intermédiaire de s’interposer entre lui et les clients. »

La livraison par drones bientôt lancée ?

Le géant du commerce électronique fait en tout cas feu de tout bois dans la gestion du transport de marchandises. En 2015, sa filiale chinoise a demandé et obtenu auprès des autorités fédérales américaines une licence pour organiser du transport maritime entre l’Empire du milieu et les États-Unis.

Mais Amazon a également acquis quelques milliers de remorques pour camions. Plus spectaculairement, le groupe a annoncé en juillet un partenariat avec le gouvernement britannique afin de faire avancer son projet de livraison de petits paquets par des drones.

Michel Waintrop

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